Saxon
Dans la commune de Saxon, les trouvailles fortuites et les vestiges mis au jour lors d’interventions archéologiques attestent l’existence de plusieurs occupations allant du Néolithique à nos jours.
Le plus ancien objet archéologique mis au jour dans la commune de Saxon est une petite hache en pierre du Néolithique, fortuitement découverte au 20ème siècle. À ce jour, cet outil est l’unique vestige à attester la fréquentation du territoire communal à cette période.
Le sous-sol de la commune a livré davantage de mobilier protohistorique. De nombreuses trouvailles isolées datées de l’âge du Bronze effectuées dès le 19ème siècle, dont le contexte de découverte nous est inconnu, sont notamment conservées dans des musées. Le Musée d’Art et d’Histoire de Genève possède ainsi quatre bracelets, deux anneaux et une épingle à tête enroulée, tous en bronze, et le Musée Cantonal d’Archéologie de Sion, un bracelet et une hache à rebords droits, en bronze également. Une tombe à dalles, appartenant probablement à la même période, aurait été détruite au milieu du 20ème siècle à l’occasion du défoncement des vignes au lieu-dit « Le Charbonnet ». Une hache et un bracelet en bronze accompagnaient le défunt. Des éléments de parure datés du Second âge du Fer, pour lesquels nous ignorons les contextes de découverte précis, proviendraient également de cette commune. Quatre bracelets, dont l’un à tête de serpent sont aujourd’hui conservés à Genève et un bracelet ainsi qu’un torque, à Sion.
Le défoncement des vignes à la pelle mécanique au lieu-dit « Les Baveux » aurait détruit entre huitante et une centaine de sépultures appartenant probablement à la période romaine. Seuls quelques ossements, quelques tessons céramiques et un bracelet en fer ont pu être conservés. Une fibule ainsi qu’une quinzaine de monnaies romaines, dont quatre as républicains, huit augustéennes et une émise sous le règne de Trajan, probablement issues d’un contexte funéraire, auraient été détruites à la fin du 19ème siècle au lieu-dit « En Saxonnet ». Du mobilier céramique et métallique de la même période, dont au moins une fibule, a été mis au jour dans l’église paroissiale à l’occasion de la campagne de fouille menée lors de sa restauration en 1959.
Finalement, parmi le riche patrimoine archéologique de la commune, les vestiges du Moyen Age sont sans-doute les mieux conservés. Dans l’enceinte du château, la tour fortifiée, occupée au moins depuis 1266, et la chapelle dédiée à Saint-Maurice puis au diacre Félix, font partie des témoins les plus emblématiques du Valais médiéval. Les restaurations de l’ancienne église Saint-Maurice survenues en 1957, 1967 et 1991 ont notamment permis l’étude de ses différents états. La première mention de l’édifice dans les sources littéraires date du milieu du 12ème siècle mais sa construction remonte au 11ème siècle déjà. L’église originelle, de petite taille, était probablement pourvue d’une abside circulaire. Entre le 12ème et le 13ème siècle, une sacristie est aménagée au nord de l’édifice et un clocher est érigé. Celui-ci sera pourvu d’un caractère défensif autour du 14ème siècle. En 1475, un important incendie détruit le château et vers 1500 l’église originale, hormis son clocher, est rasée pour permettre la construction d’un lieu de culte plus grand. En 2003, à l’occasion de l’installation de projecteurs visant à éclairer la chapelle et les vestiges de la tour, des ossements et des perles en verre appartenant probablement à des sépultures médiévales perturbées, sont découverts.