Collonges
Dans la commune de Collonges, les trouvailles fortuites et les vestiges mis au jour lors d’interventions archéologiques attestent l’existence de plusieurs occupations remontant à l’époque romaine.
Dans la seconde moitié du 19ème siècle, sur le cône de l’Aboyeu, les vestiges d’un réseau de murs, dont la datation et la fonction demeurent inconnues, étaient menacés par l’exploitation de la gravière de Champex. Deux campagnes de prospection successives visant à documenter ces structures et évaluer leur importance scientifique sont alors organisées en 1979 et 1980, sous la responsabilité du Département d’Anthropologie de l’Université de Genève et de l’ancien Service des Monuments Historiques. Ces deux interventions ont permis de révéler deux occupations romaines sur le cône d’alluvion.
La plus ancienne, datée du 1er au 3ème siècle ap. J.-C., est marquée par la présence de nombreux matériaux de construction qui semblent signaler l’existence d’une villa gallo-romaine sur le site. Les nombreuses tuiles, clous et tubuli (canalisations en terre-cuite favorisant la circulation de l’air chaud) sont caractéristiques de ce type d’établissement luxueux. Les tubuli confirment la présence d’une salle, chauffée par hypocauste (système de chauffage par le sol). Le mobilier mis au jour est notamment composé de plusieurs épingles en os et de récipients en céramique. Un as d’Agrippa proviendrait également du même site (63 à 12 av. J.-C.).
La seconde occupation d’époque romaine, datée du 4ème au 5ème siècle ap. J.-C., se traduit par la présence de plusieurs murs en pierres sèches, d’un sol en cailloutis et de deux foyers. L’abondance des restes fauniques et la présence de structures pouvant être interprétées comme des enclos permettent de supposer une occupation en lien avec des activités pastorales.
Finalement, il faut souligner l’existence de structures beaucoup plus tardives. Il s’agit vraisemblablement des vestiges du village d’Arbignon, dont la destruction et l’abandon sont survenus au début du 19ème siècle et dont les ruines de quelques habitations avec des restes fauniques et de la poterie émaillée ont pu être observées.