Val de Bagnes
Dans la commune de Val de Bagnes, les trouvailles fortuites et les vestiges mis au jour lors d’interventions archéologiques attestent l’existence de plusieurs occupations allant du Mésolithique à nos jours.
De 2009 à 2012, plusieurs campagnes de prospections ont été effectuées dans le cadre du projet Itres organisé en collaboration avec le Musée de Bagnes. Celles-ci ont permis l’étude des premières occupations mésolithiques et néolithiques de haute altitude sur le territoire communal.
On connaît l’existence d’une dizaine de pierres à cupules sur le territoire de la commune, notamment près du col du Lein. Aussi appelées pierres à écuelles, elles sont ponctuées de cavités circulaires mesurant quelques centimètres de diamètres et plus rarement de motifs géométriques. Gravées à même la roche elles semblent être décoratives ou utilitaires. Leurs fonctions et datations restent incertaines bien que des hypothèses d’ordre symbolique ou cultuelle aient été formulées et qu’une attribution à la Préhistoire soit le plus souvent supposée.
En 1943, une hache néolithique en pierre polie a été découverte de manière fortuite au lieu-dit « Marais de la Combaz ». Au milieu des années 1980, une petite nécropole constituée de quatre tombes de type « Chamblandes », remontant au début du Néolithique moyen, a été identifiée au lieu-dit « Les Dzardis ». Ces vestiges, ainsi que la découverte en 2018 à Villette d’indices d’occupations datant du Néolithique moyen et final, ainsi que de l’âge du Bronze ancien et moyen/final confirment l’importance de la Pré- et Protohistoire dans la commune.
Toujours à Villette, les fouilles récentes ont permis d’identifier un grand tumulus, dont l’unique sépulture a livré un mobilier exceptionnel comprenant une plaque ornementale de ceinture et de nombreux bracelets fins en Bronze. Ce monument funéraire est attribuable au Premier Age du Fer, aux alentours de la transition entre le 6ème et le 5ème siècle avant J.-C. De plus, la découverte de quatre sépultures au centre du Levron atteste l’occupation de ce site au Second âge du Fer.
Les vestiges d’époque romaine sont également abondants dans le Val de Bagnes. Plusieurs tombes à inhumation et crémation, de nombreuses fibules et monnaies, un nombre considérable de récipients en céramique ainsi que plusieurs bracelets y ont été mis au jour par le passé.
Lors des travaux de construction d’une habitation moderne en 2017 à Villette, deux corps de bâtiments d’époque romaine occupés entre le 1er et le 4ème siècle ap. J.-C. ont été découverts. Leur fouille a permis de mettre au jour des fragments d’enduits peints, les éléments d’un hypocauste (procédé romain de chauffage central par le sol) et des sols maçonnés. La découverte de cet ensemble de vestiges relativement luxueux permet de supposer qu’il s’agit de constructions à fonction d’habitat ayant appartenu à un riche propriétaire et peut-être même à un notable romain. L’implantation des deux corps de bâtiments à cet emplacement n’est pas anodine et indique vraisemblablement leur lien avec le contrôle d’une voie de passage franchissant la Dranse. Deux sépultures datant probablement du Haut Moyen Age, l’une implantée entre les deux bâtiments antiques et l’autre sur le seuil de l’un d’entre eux, ont également été découvertes. Ces tombes à inhumation attestent le remploi du site à l’époque médiévale.
Dans le même village, un grand complexe architectural comprenant notamment une salle de thermes et construit en plusieurs étapes pendant la période romaine a également été mis au jour au cours des fouilles entreprises en 2018. D’autres découvertes seront toutefois nécessaires pour démontrer d’éventuels liens avec les bâtiments de la même époque évoqués précédemment. Toujours sur le même site, plusieurs bâtiments ont ensuite été érigés dans le courant du Haut Moyen Age et du Moyen Age.
Finalement, à l’occasion de la rénovation de l’église Saint-Martin à Vollèges, des fouilles archéologiques organisées en hiver 2005 et au printemps 2006 ont permis d’étudier l’organisation de l’ancienne église paroissiale romane datée entre le 11ème et le 12ème siècle ap. J.-C. Les états successifs de son évolution jusqu’à nos jours ont également pu être documentés.
Plusieurs rapports de ces interventions ainsi que les études qui en résultent sont mis à la disposition du public ci-dessous. Les fichiers sont consultables au format PDF.