Bourg-Saint-Pierre
Dans la commune de Bourg-Saint-Pierre, les trouvailles fortuites et les vestiges mis au jour lors d’interventions archéologiques attestent l’existence de plusieurs occupations allant du Second âge du Fer à nos jours.
Le sanctuaire romain du Plan-de-Jupiter, le plus haut temple de cette période en Europe, et la voie romaine menant au col, sont les principaux vestiges d’époque romaine de la région. Le toponyme antique utilisé pour désigner le col dérive de la divinité locale alpine Poeninus y étant honorée. Il sera d’ailleurs repris à l’époque romaine pour désigner l’ensemble du territoire du Valais sous l’appellation Vallis Poenina.
Avant que le temple n’y soit construit, probablement à l’époque augustéenne, la divinité alpine faisait déjà l’objet d’un culte au Plan-de-Jupiter. Celui-ci s’effectuait alors sur le rocher situé à proximité et dont la fonction d’autel est attestée, notamment, par les très nombreuses monnaies déposées en offrande à proximité.
Deux édifices romains supplémentaires, ayant probablement servis de relais routiers ou de poste de surveillance, ont également été mis au jour sur le site. Il semblerait qu’un refuge ou un poste de douane du Haut Moyen Age construit au même emplacement ait été détruit par des bandits ou lors d’incursions « barbares ».
C’est au 11ème siècle, et non plus sur le site de Plan-de-Jupiter mais au sommet du col, que l’archidiacre Bernard décide de fonder un hospice pour porter secours aux voyageurs. Bâti à même la roche, parfois taillée à cet effet, les bâtiments initialement très modestes s’agrandissent et se multiplient au grès des réaménagements, des nouvelles constructions et des travaux de réfections occasionnés au fil des siècles et jusqu’à nos jours.
L’abaissement du niveau du lac de Toules, provoqué lors des travaux de confortement du barrage, a occasionné l’organisation de deux interventions archéologiques en 2007 et 2008. Les prospections effectuées sur les rives émergées ont notamment permis l’observation d’un ou plusieurs chemins antérieurs à la route du 19ème siècle ap. J.-C. Aucun mobilier archéologique n’ayant été trouvé, on ne peut savoir si les tracés documentés sont d’époque romaine ou médiévale. Ils s’ajoutent toutefois à la liste des vestiges témoignant de l’importance des axes de communication régionaux.
Plusieurs rapports de ces interventions ainsi que les études qui en résultent sont mis à la disposition du public ci-dessous. Les fichiers sont consultables au format PDF.