En 2023, 71 loups (34 femelles, 36 mâles et 1 individu indéterminé ; 51 en 2022) ont été formellement identifiés par des analyses ADN, dont 52 nouveaux individus. Treize meutes (quatre transfrontalières) dont dix avec reproduction sont confirmées par le Service de la chasse, de la pêche et de la faune (SCPF). En 2023, 401 animaux de rente ont été tués par le loup, dont 248 dans le Haut-Valais (pour 92 attaques) et 153 dans le Valais romand (pour 58 attaques). Dans le cadre de la régulation réactive de l’espèce, les conditions ont été remplies pour la délivrance de quatre autorisations de tir individuel par le chef du Département de la sécurité, des institutions et du sport (DSIS), Frédéric Favre (une dans la région de Conches-Aletsch, deux dans la région de Brigerberg-Ganter et une dans la région de Ferpècle-Arolla), débouchant sur le prélèvement des quatre individus par les gardes-faune professionnels.

Le montant d’indemnisation d’animaux de rente tués suite à une attaque de grand prédateur s’élève à environ 210’000 francs pour 2023 (182'000 francs en 2022). En 2023, plus de 14’500 heures de travail ont été consacrées à la gestion du loup et à sa régulation (11’400 heures en 2022).  

Régulation proactive

La nouvelle Ordonnance sur la chasse et la protection des mammifères et oiseaux sauvages (OChP) est entrée en vigueur le 1er décembre 2023. Cette dernière permet de réguler de manière proactive les effectifs des meutes de loups. Dans ce cadre, une stratégie cantonale a été établie par le DSIS (via le SCPF). L'objectif est de minimiser les conflits dans les zones problématiques où les loups contournent les mesures raisonnables de protection des troupeaux d'animaux de rente, représentent un danger pour l'homme et/ou mettent en péril les populations régionales d'ongulés sauvages, pour autant que le rajeunissement naturel de la forêt dans la zone de la meute ne soit pas entravée de manière trop importante par les ongulés. Le 15 novembre 2023, le canton a demandé à l'Office fédéral de l'environnement (OFEV) l'autorisation de procéder à un prélèvement complet de sept meutes, ce qui représente un minimum de 34 loups situés dans les périmètres de tirs. L’OFEV a donné son accord pour ces sept meutes, à savoir celles de Nanz, Augstbord, Hérens-Mandelon, Le Fou-Isérables, Les Toules, Les Hauts-Forts et Le Chablais. Le 13 décembre 2023, à la suite d’un recours des organisations environnementales, le conseiller d’Etat Frédéric Favre a ordonné l’arrêt de la régulation proactive pour les meutes de Nanz, Le Fou-Isérables et Les Hauts-Forts.

Du 1er décembre 2023 au 31 janvier 2024, date de la fin de la régulation proactive, 27 loups ont été prélevés (onze sur le territoire de la meute d’Augstbord ; neuf sur le territoire de la meute d’Hérens-Mandelon ; trois sur le territoire de la meute Les Toules ; deux sur le territoire de la meute Le Chablais ; deux sur le territoire de la meute de Nanz, avant l’arrêt de la régulation proactive dans cette zone).

Un total de 23 tirs a été réalisé par les gardes-faune professionnels, accompagnés par un groupe de soutien chasse (GSC), composé de chasseurs spécialisés sous la responsabilité du SCPF. Les chasseurs détenteurs d’un permis E (petits prédateurs) et/ou S (sangliers) ont pour leur part réalisé quatre tirs dans le cadre de leurs activités de chasse ordinaire. Ces derniers, ainsi que les membres du GSC, avaient été formés spécifiquement en novembre dernier.

Le Conseil fédéral engagera une procédure de consultation au printemps 2024 sur l’ensemble des modifications de l’OChP (y compris les dispositions relatives à la régulation proactive du loup). La version définitive de l’OChP devrait entrer en vigueur le 1er février 2025. Dans l’intervalle, le canton du Valais va poursuivre la régulation réactive (de juin à août) et proactive (de septembre à janvier) selon les bases légales en vigueur afin de permettre la coexistence durable de l’être humain et du loup, ainsi que de réduire les conflits survenant entre l’agriculture de montagne, le gibier et le grand prédateur.