Coup d’œil dans les archives de l’Etat Un fleuve en fête

Un fleuve en fête : Un siècle de Fêtes du Rhône entre Suisse et France

C’est en France qu’il faut aller chercher l’origine des Fêtes du Rhône. En 1926, pour commémorer le centenaire du premier pont suspendu traversant le fleuve, la ville de Tournon en organise la première édition. Dans la foulée, l’organisateur des festivités, un éditeur de guides touristiques du nom de Gustave Toursier, fonde une association chargée de planifier les futures célébrations et de pérenniser l’idée : L’Union Générale des Rhodaniens (UGR). Dès sa création, cette dernière se définit comme une « Académie polytechnique », réunissant les milieux industriels et scientifiques. L’association se crée une identité (drapeau, hymne rhodanien) et organise des congrès, des colloques, devenant un espace de rencontres et d’échanges entre ingénieurs intéressés par les projets d’aménagement et de protection du fleuve. Elle chapeaute également des évènements publics, orchestre des festivités rythmées par des rituels symboliques (défilé allégorique, offrande au Rhône, etc.) et des productions artistiques (expositions, concours littéraires, spectacles), marquant ainsi la naissance des Fêtes du Rhône.

Char sur le thème de la candidature du Valais
aux Jeux olympiques d’hiver de 1976,
lors du cortège des Fêtes du Rhône de Sierre, 1969.
AEV, Zwissig, 8.11/22

 

En 1929, dans la foulée des Fêtes organisées à Genève – les premières en Suisse! – Gustave Toursier et quelques « rhodaniens » font un « pèlerinage au glacier du Rhône » (Le Nouvelliste, 13 juillet 1929) en compagnie du conseiller d’Etat valaisan Maurice Troillet. A la suite de cette première rencontre, le canton décide de créer une section valaisanne de l’UGR (1933) et d’envoyer une délégation aux prochaines Fêtes, prévues à Marseille.

 

Lettre de l’UGR annonçant l’acceptation
de la création d’une section valaisanne.
AEV, 3510-4, 4.2.5

 

Lors des premières Fêtes valaisannes de Sierre, en 1948, très attendues dans le contexte maussade de l’après-guerre, c’était pour beaucoup la première occasion de voir des Français, et inversement. Arlésiens, Marseillais, Lyonnais, Sierrois et Genevois se rencontraient alors, entre admiration, étonnement et partage de cultures. Ainsi, au fil des 34 éditions, les Fêtes du Rhône ont su tisser un remarquable réseau transnational de chanteurs, de danseurs, de politiques, d’ingénieurs et d’artistes des régions rhodaniennes.

 

L’offrande au fleuve,
lors des Fêtes du Rhône de Sierre, 1969.
AEV, Zwissig, 8.11/22

 

Les archives de l’administration cantonale, notamment celles du Service de l’environnement et du Service de l'industrie, du commerce et du travail, ainsi que de certains fonds privés nous permettent de nous replonger au cœur de ces festivités.

 

 

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